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L’Art Interview avec Antonina Maj

L’Art Interview avec Antonina Maj
  • Publishedaoût 20, 2023

À seulement 19 ans, Antonina Maj est une artiste qui pousse sa créativité à une réflexion conceptuelle mature et authentique. D’origine polonaise, elle s’inspire de son pays natal et de son architecture brutale et géométrique pour nous dévoiler un art contemporain autour du champ sémantique de l’espace vide, clos et silencieux.

Nul doute, Antonina Maj va vous faire gamberger en découvrant son parcours et sa réflexion singulière à découvrir, juste là, ci-dessous :

1 ) Qui es tu ?

Je m’appelle Antonina Maj, j’ai 19 ans. Je suis créatrice de mon propre univers onirique où j’invite le spectateur à plonger dedans, à se soumettre à ce qui l’y attend et à s’y perdre pour oublier le monde extérieur. Cet univers est inspiré partiellement de mon pays natal, la Pologne et de son architecture brutale et géométrique

2 ) Quel est ton parcours ?

À l’âge de 17 ans, après avoir écrit mon Bac en Pologne, j’ai décidé de réaliser mes rêves et de venir pour faire mes études à Paris. J’ai postulé aux Beaux-Arts de Paris, malheureusement la première tentative n’a pas abouti, alors je me suis retrouvée à La Sorbonne Nouvelle Paris 3 en Études théâtrales. Après un an de Licence, j’ai décidé de ne pas abandonner mes rêves et de réessayer les Beaux-Arts, où j’ai été prise pour la classe préparatoire. J’y ai passé une année exceptionnelle après laquelle finalement mes rêves sont devenus réalité. J’ai été acceptée en première année aux Beaux-Arts de Paris, où je fais mes études en ce moment.

3 ) Que peux-tu nous dire sur ton art en quelques mots ?

Je construis une production autour du champ sémantique de l’espace vide, clos, silencieux. Ces espaces sont ponctués par des motifs qui évoquent le passage, comme les escaliers, les portes ou les fenêtres. Je cherche à déplacer, voire à perdre le regard du spectateur dans un imaginaire angoissant, surprenant et dérangeant. Ces effets sont produits par des jeux de présence/absence, par la réflexion sur les propriétés des couleurs, par la déstructuration/ restructuration d’échelle et la mise en abîme d’espaces. Grâce aux aplats, je souhaite emmener le spectateur dans des espaces ”propres”, intimes. ”La propreté de l’univers domestique est la qualité d’un monde protégé de la violence extérieure. C’est le lustre de l’intime”, comme l’a dit Jeff Wall.

4 ) Quels sont tes inspirations ?

Inspirée par Tadeusz Kantor, je poursuis des recherches sur la mémoire et le passé. Je m’intéresse également à son approche du corps, qui est un corps vide, corps en tant que marionnette. Je travaille avec des matériaux linéaires et minimalistes comme le fil et le scotch pour créer la tension par le vide, définir l’espace par ce vide, comme Fred Sandback. J’explore la question de la présence par absence à travers les œuvres de Tatiana Trouvé. Je m’inspire des photographies de Gregory Crewdson. Je m’inspire également des artistes comme Louise Bourgeois, Jeff Wall et je visite des expositions pour trouver de nouvelles références. Mes deux parents sont des comédiens et j’ai passé beaucoup de mon enfance au théâtre en train de regarder les répétitions et les spectacles. Ce temps m’a beaucoup influencée inconsciemment, parce que maintenant je crée des espaces clos, comme des scènes théâtrales vues de la position de spectateur. Des espaces hors temps qui nous permettent d’oublier le monde extérieur, où tout flotte et tout s’étire.

5 ) Quelle est ta playlist de prédilection quand tu créés ?

J’écoute beaucoup d’artistes des années 60, 70 et 80, comme The Doors, Simple Minds, Maanam, The Clash, Patti Smith, mais également des groupes contemporains comme Mystic Braves, La femme etc.

6 ) C’est quoi le plat que tu cuisines le mieux ?

Pâtes à la courgette.

7 ) Quels sont tes projets à venir ?

J’aimerais bien continuer à me développer, profiter au maximum de la chance que j’ai eu de pouvoir être à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de continuer à faire des expositions.

8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?

Un jour quand j’étais petite, j’ai fait un dessin de ma maison. J’ai dessiné ma mère, mon père, mon chien, la table, etc. J’ai tout bien détaillé et à la fin, j’ai tout effacé. Ma mère m’a demandé pourquoi je détruisais mon dessin et j’ai répondu que je faisais le mur de la maison, parce que bien évidemment il y en a, donc je ne peux pas l’ oublier. C’était un geste performatif inconscient.

9 ) Si tu pouvais 48h avec une personne que tu n’as jamais rencontré ce serait qui ?

Ce serait le Chapelier Fou d’Alice au Pays des merveilles, je passerais avec lui deux jours complètement fous et poétiques dans un monde surréaliste, rempli des couleurs où rien n’est impossible.

10 ) Un petit mot ou conseil pour la fin ?

Il ne faut jamais perdre de l’espoir et pour réussir à atteindre nos rêves, il faut travailler en s’amusant et en prenant plaisir à ce qu’on fait et à notre développement.

Written By
Extravafrench

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