Le rap UK entre loyautés cassées et dirty jazz avec Stirling sur “It Is What It Is”
Pas besoin de hurler quand on sait où l’on met les pieds. Stirling, lui, avance tranquille sur It Is What It Is, son dernier titre au parfum de goudron chaud et de ruelles mal éclairées. Il ne force pas, il expose. C’est brut, précis, avec ce grain typiquement UK qui mêle arrogance tranquille et spleen rentré. Ce n’est pas un morceau de survie, c’est un constat froid servi sur beat brûlant.
Le titre annonce la couleur dès la première seconde : ça tape sec, mais ça swingue. Une boucle jazzy traîne dans le fond, comme un air oublié dans un pub désert, pendant qu’un kick sale vient cogner comme un rappel à la réalité. Le contraste fonctionne à merveille. Stirling y pose son flow avec une souplesse de vieux sage et l’assurance d’un mec qui a déjà trop vu pour être impressionné.
Mais ce qui frappe dans It Is What It Is, c’est l’écriture. Pas d’effet de manche inutile, pas de punchline tape-à-l’œil gratuite. Ici, chaque mot vise juste. Il parle de meufs, d’amis qui tournent casaque, de liberté qu’on pense acquise mais qui s’évapore à la première sirène. Et il le fait avec ce ton mi-lassé, mi-fataliste, qui colle à la rue : c’est comme ça, frère. On avance quand même.
Stirling ne cherche pas à jouer un rôle. Il raconte le sien. Il fléchit ses muscles lyriques sans jamais tomber dans la démonstration. Tout est dans l’équilibre : entre le fond et la forme, la rime et la rage, le son et le silence qu’il laisse derrière lui.
It Is What It Is, c’est le genre de morceau que t’écoutes en solo, capuche sur les yeux, quand t’as besoin de vérité sans filtre. Pas de morale. Pas de solution. Juste un miroir tendu. Et un beat qui claque, pour garder le cap.
Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :
