Il y a chez Bagboy Blu quelque chose de brut, d’indompté. Une manière de rapper sans armure, comme si chaque mot venait directement du cœur, sans filtre ni parade. Avec Heartbreak Music et No Support, l’artiste originaire des marges – géographiques, sociales, mentales – livre deux titres qui frappent comme un uppercut lancé au ralenti : ça fait mal, mais on veut en comprendre chaque millième de seconde.
Heartbreak Music est une balade douloureuse, presque nocturne, sur la cicatrice ouverte qu’est la rupture. Ce n’est pas juste un chagrin d’amour raconté avec des punchlines ; c’est un hymne au pouvoir réparateur de la musique elle-même. Bagboy Blu y déroule le récit d’un amour brisé, mais refuse de sombrer. Il rappe comme on crie dans le vide pour s’entendre penser. C’est intime, presque nu, et pourtant étrangement universel. Derrière les beats mélancoliques se cache une certitude : on peut saigner longtemps, mais on finit toujours par recoller les morceaux.
No Support, de son côté, est plus sombre, plus rageur. Le titre dresse le portrait d’un jeune qui a grandi sans filet, dans un monde où l’on tombe sans qu’on vous tende la main. Aucun storytelling clinquant ici, juste une série de constats froids, livrés avec une lucidité glaçante : l’absence de soutien, les mauvais choix, les nuits sans repères. C’est une confession crue, une chronique urbaine sans glamour, qui rappelle par moments un certain Tupac dans ses morceaux les plus dépouillés.
Bagboy Blu ne cherche pas à faire joli. Il veut que ça cogne, que ça parle vrai, que ça laisse des traces. En mêlant émotion brute et flow maîtrisé, il s’inscrit dans une tradition rap introspective, quelque part entre Pop Smoke en mode vulnérable et Rod Wave sans l’auto-tune sirupeux. Une plume à suivre, et de près.
Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :
