Il y a des disques qu’on n’écoute pas. On y entre, comme on pousserait la porte d’une maison amie après des mois d’errance. Pourquoi? C’est L’Amour! de La Need Machine appartient à cette catégorie rare : celle des albums qui ne se contentent pas de résonner dans les oreilles mais s’ancrent directement sous la peau.
Nés à Seattle, mais les bottes poussiéreuses de l’americana aux pieds et l’éclat fragile de l’indie pop dans les yeux, La Need Machine tisse avec ce nouvel album un canevas d’harmonies chaudes, de récits tendres et d’espoirs cabossés. Ici, chaque morceau est un instantané, un polaroïd légèrement jauni de l’âme humaine : de la délicatesse aérienne de « Our Song » à l’élévation nostalgique de « I Wish I Could Fly », en passant par « Over the Rainbow », aussi poignante dans sa version acoustique que dans son adaptation pop.
Il y a dans « Vincent Van Gogh » quelque chose de profondément déchirant : comme si les harmonies vocales venaient panser les blessures d’un artiste oublié au fond de chaque cœur. Et « These Old Jeans » semble taillé pour les crépuscules doux-amers, ceux où l’on apprend à aimer ses propres cicatrices.
Elise Dahlberg, voix cristalline et lumineuse, porte l’album comme une funambule entre les lignes de sa propre histoire : neurodivergente assumée, elle transforme chaque chanson en acte de résistance douce, en manifeste de lumière.
Avec Pourquoi? C’est L’Amour!, La Need Machine prouve qu’il est encore possible de faire des albums honnêtes sans sombrer dans la pose ou la nostalgie stérile. Il y a du feu, de la douceur, de l’intelligence. Il y a surtout cette étrange sensation, précieuse entre toutes : celle de croire, l’espace d’un instant, que l’amour, oui, pourrait bien sauver ce qui reste.
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