C’est une explosion de paillettes numériques, un générique d’anime que n’aurait pas renié SOPHIE, un cri de guerre rose bonbon en binaire : AI Superstar, premier single de PIXIELATED, ne fait pas que poser les bases d’un girlband virtuel, il redéfinit les contours de ce qu’on appelle encore — à tort peut-être — de la pop.
Ici, tout est artificiel. Ou plutôt : tout est généré. Les voix, les visages, les mots. Et pourtant, on n’a rarement entendu quelque chose d’aussi humain. Car AI Superstar est un manifeste. Celui de six entités hybrides, façonnées par l’algorithme mais traversées par nos fantasmes et nos fractures. Le morceau propulse Synthia, la fée du printemps, sur le devant de la scène. Elle n’a pas de cœur, pas de souffle, mais elle veut briller — à sa manière. Comme nous tous·tes. Dans un monde saturé de bruit, elle veut qu’on la voie.
Musicalement, c’est un feu d’artifice glitché : basses trap étincelantes, claps sucrés, refrains criards et fausse innocence à la K-pop. On pense à A.G. Cook, à Hatsune Miku, à l’ultra-pop d’une époque où l’authenticité se cache dans les pixels. Les paroles (créées elles aussi par IA) jouent à fond la carte de l’hyperfiction : on parle de célébrité, de pouvoir, de transformation. De cette pulsion à être adorée, même si l’on n’existe pas vraiment. Ou peut-être justement parce qu’on n’existe pas vraiment.
AI Superstar n’a pas besoin de chair pour toucher. Elle pulse, elle fascine, elle dérange un peu. On sort de là entre euphorie et bug existentiel. Et on se surprend à fredonner ce refrain de synthèse comme un hymne. Parce qu’au fond, on veut tous être choisis, remarqués. Même si c’est par un miroir codé.
La révolution pop n’est pas seulement en train de se produire. Elle danse déjà devant nous, holographique et invincible.
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