Kivi, en finnois, signifie « pierre ». Mais sous les doigts de Rushkeys, ce mot s’effrite doucement pour devenir vibration. Le producteur lituanien signe un remix aussi tactile qu’aérien du morceau de Korora, artiste berlinoise dont l’électronique aime déjà les angles polis, les silences habités, les creux où l’on se perd. Ici, il ne s’agit pas de casser la roche, mais de l’écouter respirer, lentement, avec grâce.
Rushkeys ne trahit pas l’original, il l’explore. Il ne surligne pas la mélancolie de “Kivi”, il l’étire. Ce remix ressemble à une lente ascension : au départ, on avance à tâtons dans un brouillard harmonique où les nappes synthétiques flottent comme des brumes matinales. Puis, imperceptiblement, tout s’éclaire. Une basse texturée au Korg MS-20 Mini donne de l’ancrage, la lumière passe par la fissure. Et soudain, la Roland Aerophone — sorte de saxophone cyber-organique — fend le morceau comme un rayon traverse une faille.
Il y a du Kiasmos dans cette montée, ce goût pour les tensions qui ne cherchent pas l’explosion mais la résolution. On reste dans le registre de l’émotion subtile, celle qui s’installe, se répand, sans jamais crier. Ce remix n’est pas une refonte. C’est une translation, un glissement d’état. “Kivi” devient ici non plus un bloc, mais une matière mouvante, presque liquide.
Un remix qui ne frappe pas. Il glisse. Et laisse sur la peau un frisson minéral.
Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :
