Certains morceaux ne cherchent pas à impressionner — ils prennent leur temps, s’installent, posent une main tranquille sur votre épaule et vous racontent une histoire. C’est exactement ce que fait First Time de Bobo Dos Blotos, ce slow jam soyeux venu tout droit de Los Angeles, où la nostalgie du R&B des 90s fond comme du caramel sur une basse chaude.
Derrière ce nom d’artiste qui sonne comme une anecdote de studio oubliée ou un personnage de dessin animé jazzy, se cache un artisan du sentiment doux-amer. Sur First Time, Bobo Dos Blotos réinvente la ballade amoureuse à l’ancienne, sans jouer la carte de l’imitation : il en retient le groove, la sensualité feutrée, et cette manière bien particulière de faire parler les silences entre les notes. Le beat hip-hop, minimal mais texturé, vient s’appuyer sur des nappes de synthés éthérées, presque flottantes. Et puis il y a cette basse, omniprésente, presque vivante, qui respire à la place du cœur.
Mais c’est surtout la voix — ou plutôt les voix, car le morceau est traversé d’harmonies superposées, d’échos, de soupirs — qui donnent à First Time cette chaleur désarmante. Pas de grand cri, pas de démonstration vocale superflue : juste la sincérité nue, l’émotion bien timbrée, et cette façon de parler de l’amour comme d’une maison que l’on construit à deux, brique après brique, souvenir après souvenir.
Ici, le mot first n’est pas synonyme de feu de paille. Il désigne plutôt les débuts que l’on chérit, que l’on garde précieusement dans un tiroir mental, et que l’on convoque quand le monde extérieur s’effondre un peu trop vite. Il y a du D’Angelo dans cette élégance sans ostentation, du Raphael Saadiq dans la précision du détail, et une touche West Coast dans cette lumière filtrée, presque cinématographique.
First Time, c’est une déclaration d’amour qui ne dit jamais « regarde comme je t’aime », mais « écoute comme je te ressens ». Et ça, c’est encore plus fort.
Pour découvrir plus de nouveautés SOUL, RNB, JAZZY, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARNB ci-dessous :
