Entre deux pays, deux vies, deux âmes, Sasha & The Bear ont composé bien plus qu’un simple morceau. Avec Crush, troisième single d’un EP à venir qui s’annonce déjà comme une cartographie des sentiments errants, le duo désormais madrilène livre une capsule émotionnelle feutrée et suspendue — un slow-burn downtempo qui tient autant de la confession nocturne que du rêve éveillé.
Tout dans cette chanson respire la retenue. Une basse ronde, quelques notes synthétiques perlées comme de la rosée, des harmonies vocales qui s’effleurent sans jamais s’empoigner — Crush est une caresse musicale qui refuse l’emballement, une déclaration silencieuse pour tous ceux qui n’ont jamais su si c’était « juste une attirance » ou déjà une chute libre.
Sasha Daniel y chante comme on murmure à une porte entrebâillée. Sa voix, aérienne mais jamais distante, s’installe entre vos côtes et y tisse un cocon de sensations inavouées. Quant à Dov Igel, il travaille l’espace avec la délicatesse d’un horloger du cœur : textures ouatées, arrangements minimalistes mais d’une précision organique, tout ici est placé pour que le moindre soupir ait du sens.
On sent dans Crush le poids des années passées, des deuils traversés, des voyages entrepris pour panser des plaies que la ville ne sait pas soigner. Il y a un parfum d’Islande, de Scandinavie, et de nostalgie californienne dans ce morceau. Quelque part entre Rhye, Sufjan Stevens période The Ascension, et une BO de film qui n’existe pas encore.
Mais Crush, c’est surtout une leçon : on peut parler d’amour sans jamais le nommer. Il suffit de tendre l’oreille à l’indicible. Et Sasha & The Bear savent le faire comme peu d’autres.
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