Il y a des morceaux qui sonnent comme des pardons que l’on s’adresse à soi-même. “Truth Hurts” de Swanny Ivy ne cherche pas à enjoliver la douleur : il l’étale comme une nappe froissée sur l’autel de ses contradictions. Premier extrait d’un album à venir au nom aussi biblique que brutal – VAINGLORY – ce titre est une traversée à nu, une épiphanie lucide sur fond de funk spectral et de R&B introspectif.
Tout commence dans une sorte de torpeur rythmique. Une ligne de basse serpente comme une intuition qu’on n’a pas encore osé formuler. Les percussions, minimalistes mais pleines, évoquent les battements d’un cœur qui hésite entre l’amour et la fuite. La voix de Swanny, douce et rugueuse à la fois, flotte comme une prière païenne, caresse les silences et tranche les illusions : “The mirror don’t lie, but I’ve been duckin’ it.”
San Antonio n’avait peut-être pas vu naître un tel mélange de soul et de révélation personnelle depuis… jamais ? Swanny Ivy réussit ici le pari de faire danser l’introspection, de mettre un groove sur l’éveil spirituel. On pense à D’Angelo pour la texture, à Kendrick Lamar pour les confessions existentielles, à Frank Ocean pour la tension non résolue.
“Truth Hurts” n’est pas une chanson. C’est un seuil. Un moment où l’on comprend que l’eau était trop tiède, que la foi n’est pas une zone de confort, mais un champ de bataille. Et Swanny Ivy ne se bat pas pour plaire, il se bat pour dire vrai — avec style.
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