Il y a chez Alvin Amaïzo ce quelque chose d’insaisissable, ce fil tendu entre douceur et douleur, comme un sourire qui ne parvient pas tout à fait à cacher ce qui l’habite. Son nouveau titre, “autre gars”, incarne parfaitement cette tension : une balade R&B en clair-obscur, où la lumière chaude du groove vient lécher les ombres longues d’un texte au goût de manque.
Sur une production aux allures de jam estivale — percussions légères, nappes souples, basse qui chaloupe — le morceau avance, comme en roue libre. Mais derrière cette nonchalance apparente, se cache un refrain à double fond : “tu veux un autre gars / quelqu’un de moins bancal.” C’est toute la tragédie du titre : sous le groove fluide, l’évidence d’un amour qui glisse, et l’impossible compétition avec ce quelqu’un d’autre qu’on invente pour fuir.
La voix d’Amaïzo, travaillée en transparence, glisse sur l’instru avec un contrôle impressionnant. Pas de démonstration vocale inutile ici — tout est au service de l’émotion. Il y a du Frank Ocean dans cette pudeur, du Tayc dans le phrasé, du D’Angelo dans les silences. Ce “autre gars” pourrait n’être qu’un tube chill, mais il devient un miroir : celui de notre inévitable besoin d’être choisi pour ce qu’on est, pas pour ce qu’on pourrait devenir.
Alvin Amaïzo continue de creuser son sillon, quelque part entre la soul moderne, le R&B francophone et la pop de chambre. Et il le fait avec ce mélange rare de sincérité et d’élégance. “autre gars” n’est pas un hit tapageur. C’est un petit poison doux, à diffusion lente. Et il risque de rester longtemps en vous.
Pour découvrir plus de nouveautés SOUL, RNB, JAZZY, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARNB ci-dessous :
