Pas besoin de machine à remonter le temps quand une chanson comme Call Out My Name existe. Emily Mulenga, artiste-productrice en solitaire, déroule ici une pop électronique au romantisme sci-fi, un slow fantôme perdu dans une ruelle fluorescente. C’est son deuxième single, mais il résonne déjà comme une confidence tardive laissée sur un répondeur que personne n’écoute plus — et pourtant, tout le monde comprend.
La chanson te cueille doucement, avec ses nappes synthétiques qui s’ouvrent comme des halos sur l’asphalte humide d’une ville imaginaire. Puis viennent les battements : pulsatifs, organiques, un peu rétro, un peu futur. Mulenga raconte l’amour avec cette voix presque aérienne, comme un souvenir qu’on essaye de retenir juste avant de s’endormir. Il est question d’un.e autre, d’un lien persistant malgré l’absence, d’un appel à l’âme, et peut-être même au corps — mais toujours dans une lumière douce, jamais dans le pathos.
Le refrain, lumineux sans être naïf, explose comme une bulle de chewing-gum sous une enseigne rose fluo. On y danse malgré soi, comme pour conjurer le manque. Il y a cette tension étrange entre mélancolie et légèreté, comme si Robyn et FKA twigs s’étaient croisées un soir de pluie à Birmingham ou à Tokyo, avec un cœur trop plein et des souvenirs qui collent aux semelles.
Emily Mulenga ne cherche pas l’effet spectaculaire. Elle préfère les textures, les entre-deux, les pulsations intimes. Call Out My Name est une lettre d’amour adressée à qui n’écoute peut-être plus, mais dont l’écho persiste dans chaque synthé qui bruisse. C’est pop, oui, mais c’est surtout humain. Le genre de morceau qu’on glisse entre deux pages d’un journal qu’on n’ouvre que la nuit.
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