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Music Pop

“Angela” de Ubiquity Machine ou l’art de tomber amoureux d’un canapé qui n’est pas à toi

“Angela” de Ubiquity Machine ou l’art de tomber amoureux d’un canapé qui n’est pas à toi
  • Publishedmai 20, 2025

Ce n’est pas vraiment une chanson. C’est plutôt un trouble. Un soupir prolongé, un frisson lent, une cigarette encore tiède dans un cendrier fêlé. “Angela”, dernier murmure sous tension d’Ubiquity Machine, ne cherche pas l’amour. Il le flaire. L’observe. Le supplie un peu. C’est un titre qui s’avance à reculons, les poches pleines de doutes, les yeux rouges d’espoir, le cœur ensommeillé.

Il y a dans cette piste l’élégance gauche d’un corps qui ne sait plus s’il doit rester ou s’excuser de déranger. Tout le morceau repose sur une ligne de basse qui pourrait durer toute une nuit sans changer d’avis. Une guitare semble s’égarer entre les coussins, tandis qu’une boîte à rythmes bat faiblement, comme un pouls ralenti par l’angoisse du rejet. La voix, quant à elle, glisse comme une question sans point d’interrogation. On l’écoute parler de tout sauf de ce qui est important. Et pourtant, on comprend tout.

Ubiquity Machine joue avec le silence comme d’autres avec des refrains. Chaque pause est un espace pour projeter son propre souvenir, son propre rendez-vous manqué, sa propre Angela. On pense à un disque oublié dans le fond d’un juke-box de motel. À une lettre qu’on aurait rédigée cent fois sans jamais l’envoyer. À une demande muette pour juste un peu plus de temps. Pas beaucoup. Juste ce “little longer” qui ne dit pas son nom mais qui s’écrit dans chaque note suspendue.

Il y a de l’Elvis Costello qui se mord la joue. Du Mazzy Star sous prozac. Du Velvet Underground en cure de romantisme. Mais surtout, il y a Ubiquity Machine, duo presque trop sincère pour être tendance, qui s’autorise une vulnérabilité désuète dans un monde saturé de punchlines.

“Angela” ne fait pas de bruit. Elle s’installe doucement dans un coin de votre mémoire, plie ses genoux sur votre canapé mental, et vous demande, les yeux mi-clos : “Alors, je peux rester ?”

Et si vous avez déjà aimé quelqu’un sans être certain que c’était réciproque, vous saurez que la réponse était déjà là.

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Written By
Extravafrench

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