Ce n’est pas une chanson. C’est un soupir qui s’étire entre deux silences. Un mot qu’on chuchote à demi, les yeux encore embués de lumière. Avec Midada, Mattiu prouve qu’il n’a pas besoin d’en faire trop pour toucher juste. Il suffit d’un murmure, d’un timbre suspendu dans le vide, pour que le temps s’incline — et que nous, on écoute. Pas pour comprendre, mais pour ressentir.
Dans la constellation indie pop suisse, Mattiu scintille à part. Lui, le gamin des Grisons qui chante dans la langue des anciens, le rhéto-roman, avec l’aisance d’un conteur moderne. Sa voix n’est pas seulement un outil, c’est une maison. Elle a ce quelque chose de patiné, de tendre et rugueux à la fois, qui donne aux mots une densité nouvelle, même pour ceux qui ne parlent pas sa langue. Et Midada ? C’est ce petit mot mystérieux qui contient une galaxie d’émotions — l’amour, peut-être, ou cette chaleur indéfinissable qu’on appelle chez soi.
Musicalement, Mattiu reste fidèle à cette folk-pop dépouillée mais magnétique : quelques arpèges délicats, une rythmique discrète, et des arrangements qui respirent l’air pur. On sent dans Midada cette volonté de ne pas trahir l’intime, de laisser l’espace pour que l’auditeur s’y glisse à son tour. Ce n’est pas de la démonstration, c’est de la présence.
Dans un monde saturé de bruit, Mattiu choisit la simplicité, l’authenticité, le battement sincère. Midada ne cherche pas à séduire — elle enveloppe, comme une écharpe douce un soir de mai trop frais. Et c’est peut-être ça, la magie : quand la musique ne crie pas, mais qu’elle vous murmure à l’oreille que vous êtes exactement là où vous deviez être.
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