Il y a ce moment précis où le beat tombe comme une déclaration de guerre douce, un 808 qui vibre sous la peau comme un rappel de nos colères rentrées. No Estoy Broke, le nouveau missile de Pretty Dealer, c’est exactement ça : une réponse glaciale à un monde qui te regarde de haut, un doigt tendu vers ceux qui confondent manque d’argent et manque de valeur.
Sur fond de trap minimaliste, le morceau s’installe lentement, presque paresseusement, comme un chat qu’on croit endormi mais prêt à bondir. L’autotune, ici, n’est pas un gadget mais une arme. Elle déforme la voix comme un masque de carnaval triste, accentue chaque syllabe comme si elle pesait son poids en douleur contenue et en fierté mordante. Pretty Dealer ne raconte pas : il déverse, il exorcise, il exalte.
Le refrain claque comme une punchline qui n’a pas besoin de majuscules : ce n’est pas l’argent qui définit l’abondance, c’est la manière dont tu portes ta survie. La pauvreté matérielle n’est pas un naufrage, c’est une position de tir. Et dans cette trap qui respire les ruelles, les regrets stylés et l’insolence maîtrisée, il y a tout un art de se tenir debout dans le chaos.
Avec No Estoy Broke, Pretty Dealer ne signe pas un simple banger. Il dessine les contours d’un manifeste générationnel pour les marginaux magnifiques, les esthétiques cassées, les solitaires flamboyants. C’est laid, c’est beau, c’est vivant. Comme un cri murmuré dans l’oreille d’un monde sourd.
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