Dans un monde où le rap se contente trop souvent de refléter le miroir fissuré du système, Beaugé casse la glace à coups de machette symbolique. Avec son single “I’m No Good But I No Evil”, produit par le légendaire Kount Koal Harrison, l’artiste canado-haïtien délivre un cri d’éveil, une sorte d’incantation consciente qui refuse à la fois le confort de la victimisation et l’illusion du manichéisme.
Le titre, en lui-même, sonne comme un paradoxe sacré : on n’est peut-être pas bon, mais on a reconnu le mal — et c’est là que le combat commence. Chez Beaugé, la lucidité n’est pas un fardeau, c’est une arme. Une arme forgée dans la mémoire de ses ancêtres haïtiens, dans les récits spirituels d’Ayiti, dans cette capacité à survivre au chaos sans jamais se renier.
Portée par une rythmique sombre, rampante, presque chamanique, la voix de Beaugé serpente, frappe, contredit, se fait mantra et menace. Pas de refrains sucrés, pas de mélodies faciles : ici, le flow est l’épine dorsale du propos, et chaque ligne est pesée comme un vers de poète en colère. Ce n’est pas une punchline qui amuse, c’est une révélation qui dérange.
“I’m No Good But I No Evil” s’inscrit dans un moment charnière pour Beaugé, entre la série d’événements LEGGO BRICKS, ses passages brûlants au Cranium Festival et une présence scénique qui fait trembler les fondations. Il n’y a pas de posture ici, seulement un engagement viscéral, ancré dans une trajectoire artistique rare, exigeante, presque initiatique.
Beaugé ne cherche pas à séduire les playlists, il veut réveiller les esprits. Et à l’écoute de ce morceau, on comprend qu’il a peut-être déjà commencé.
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