Il y a des ruptures qui hurlent. Et puis il y a celles qui murmurent, qui restent tapies dans les draps froissés du quotidien, dans les silences gênés des « on reste amis ». C’est dans cet entre-deux poisseux que Nomeno a choisi d’implanter i wish we hated each other, sa dernière bombe douce-amère – une chanson pour tous ceux qui n’ont pas eu le luxe de la colère.
À vingt ans à peine, le Lyonnais d’adoption manie déjà la mélancolie comme d’autres une arme blanche. Dans ce titre, il ne crie pas, il soupire. Les guitares sont éraflées, un brin dissonantes, enregistrées sur un instrument trop modeste pour être net. Mais c’est précisément là que réside le charme de cette production DIY : une sincérité brute, palpable, que même le désaccord tonal ne parvient pas à maquiller. Au contraire, l’accord bancal devient une métaphore sonore : c’est la note qui dérange, comme un mot de trop, une caresse mal placée après un adieu trop poli.
Nomeno raconte ici une histoire qu’on connaît tous mais qu’on n’entend que rarement en chanson : celle d’une séparation propre, sans cris ni drames, mais avec un vide monumental en guise de point final. Il voudrait qu’elle soit détestable, juste pour pouvoir tourner la page sans culpabilité. Mais non. Elle était douce. C’est lui qui part. Et ça, c’est pire.
Entre Dayglow et Role Model, Nomeno trouve un juste équilibre entre l’épure mélodique et la confession sans filtre. Il chante depuis un dortoir, guitare désaccordée contre le cœur, pour tous les jeunes adultes qui ont grandi trop vite en réalisant que l’amour, parfois, ne suffit pas.
i wish we hated each other est un journal intime mis en son, une lettre qu’on n’osera jamais envoyer. Et peut-être aussi, pour certains, le début d’un deuil nécessaire.
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