C’est une chanson qui ne s’écrit pas : elle s’exhale. Comme un soupir coincé entre deux langues, In My Way s’ouvre sur ce silence qui précède toujours l’implosion. Gracie Convert n’a jamais chanté, elle chuchote des vérités trop grandes pour le format couplet-refrain, et son nouveau morceau est une mise à nu à peine maquillée, une confession bilingue où le cœur parle d’abord en anglais, puis saigne doucement en français.
Il ne s’agit pas ici de rupture brutale, de cris ou de drame. Non. In My Way parle de cette lente érosion de soi que provoque un amour mal aligné, un amour où chaque compromis laisse une ecchymose invisible, un angle émoussé de ta personnalité. C’est la dissonance cognitive mise en musique, le moment précis où tu te demandes si aimer quelqu’un signifie cesser de t’aimer toi-même.
La production minimaliste — nourrie par les vibrations chaudes du R&B des années 2000 — laisse toute la place à la voix, à peine rehaussée par des nappes électroniques et des accords en apesanteur. Jack Seagal est aux manettes, mais c’est Gracie qui touche le nerf. Chaque note semble suspendue, comme si elle hésitait à tomber, par peur de ce qu’elle révélerait.
In My Way est un mémo vocal oublié, une confidence envoyée à minuit trente et jamais relue. Elle fait mal parce qu’elle est vraie. Elle console parce qu’elle est partagée. Dans un monde qui te pousse à t’adapter, Gracie Convert choisit l’honnêteté brutale : aimer, parfois, c’est se perdre. Et il faut bien plus qu’une chanson pour s’en remettre — mais celle-ci est un bon début.
Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :
