Il ne chante pas. Il respire. Il laisse couler les mots comme on relâche la pression d’une saison trop longue, trop grise, trop chargée de silence. London Summers, c’est ce souffle chaud et inattendu, cette percée lumineuse au milieu du béton fatigué. Ce n’est pas un tube de l’été. C’est un instant suspendu. Une carte postale sonique envoyée d’un Londres qui ne dure jamais assez longtemps.
Odeal ne fait pas de la musique pour distraire. Il construit des atmosphères. Son timbre, toujours à mi-chemin entre la confidence R&B et la prière Alte, danse ici sur une prod veloutée signée Shae Jacobs et Jack Dine, qui capte le spleen discret d’une ville qui s’éveille tard, mais intensément. London Summers, c’est l’hymne des retours de soirée où la lumière bleue du matin lave les excès. C’est un souvenir déjà nostalgique d’un bonheur trop fragile.
Il y a quelque chose de solaire et mélancolique dans cette façon de poser sa voix. Une gravité douce, forgée dans les cicatrices de son histoire personnelle. Ce n’est pas juste un autre morceau d’un artiste en ascension — c’est une page d’un journal intime, celui d’un survivant, d’un poète moderne, d’un être multiple dont les racines s’entrelacent entre Lagos, Madrid, Londres et un lit d’hôpital.
Odeal ne force jamais les choses. Il propose, il suggère, il incarne. Et dans London Summers, il offre plus qu’une chanson : une sensation. Celle que tout peut encore basculer. Que la ville peut guérir. Que nos corps aussi. À condition d’écouter, très fort, et de croire, même brièvement, que la lumière peut gagner.
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