Il y a des morceaux qui claquent, et d’autres qui creusent. HOMEGROWN ne cherche pas à séduire d’entrée, il s’enracine. Il respire la terre retournée, les cendres encore chaudes, les regards en coin d’un quartier qui a tout vu sans jamais perdre la foi. Max Dena et Westside Boogie posent sur la prod comme on dépose des mots sur une plaque commémorative : avec gravité, mais sans victimisation. Parce qu’ici, les cicatrices sont autant de blasons.
Le beat, signé J.D. Piper, est une masterclass de sobriété. Tout dans cette rythmique sent le vieux cuir, les ruelles pleines de poussière et le goudron qui transpire l’été. Un boom bap épuré mais habité, qui laisse la place aux silences, aux soupirs, aux regards qui précèdent les mots. Et quand la voix arrive, elle ne s’impose pas – elle s’enroule autour de toi comme un souvenir qu’on croyait oublié.
Il est question de tensions internes, de soulagements furtifs, de cette nécessité de trouver une issue dans un monde où la rue est à la fois matrice et menace. HOMEGROWN, c’est l’instant de répit après l’incendie, l’exhale brûlante qui précède le mot “espoir”. Pas de refrain sucré, pas de gimmicks : juste du réel mis en forme, et des mots qui tiennent droit.
Ce n’est pas un hymne. C’est un témoignage. Une capsule sonore qui donne corps à la fatigue collective, à cette envie féroce de paix intérieure dans des décors qui refusent de l’accorder. Et s’il fallait une preuve que le rap peut encore panser sans édulcorer, la voilà.
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