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Electro Music

Somne fait exploser les murs du club avec “New Energy” : un disque d’amour rave et de solitude

Somne fait exploser les murs du club avec “New Energy” : un disque d’amour rave et de solitude
  • Publishedjuin 3, 2025

Dès la première écoute, New Energy s’impose comme un objet à part. Un album de producteur, oui — mais surtout un album de sensations. Somne ne compose pas des morceaux : il fabrique des états d’âme. Et c’est en explorant pièce par pièce ce labyrinthe sonore qu’on comprend toute la finesse du projet.

L’ouverture, “New Energy”, donne le ton. Épurée, contemplative, presque naïve, elle convoque une certaine forme d’extase intérieure. Pas de climax ici, juste une montée douce et continue vers une sensation de flottement. Une entrée en matière qui rappelle les intros de Jon Hopkins ou Koreless : c’est moins un appel au dancefloor qu’une invitation à fermer les yeux.

Avec “Blue Spirit”, on glisse dans quelque chose de plus incarné. Les textures se densifient, les basses se font plus liquides, mais toujours avec cette pudeur caractéristique de Somne : rien ne déborde, tout est au bord du débordement. Ce titre agit comme une boucle hypnotique, une rêverie sous tension où l’on sent poindre un désir de lâcher prise sans jamais totalement céder.

Puis vient “Request” — premier single et véritable pivot de l’album. Breakbeat charnel, lignes synthétiques qui s’étirent et se brisent comme des vagues nerveuses : c’est ici que le corps reprend ses droits. Mais même dans sa structure rythmique la plus affirmée, Somne ne tombe jamais dans le spectaculaire. Il préfère suggérer que souligner. Le drop, quand il arrive, est presque timide — ce qui le rend d’autant plus percutant.

“Bone” est une autre perle, à la fois urgente et envoûtante. C’est sans doute le morceau le plus “anthemique” du lot, avec ses envolées progressives qui évoquent un rave au ralenti. Ce titre-là donne envie de courir sous la pluie à 4h du matin, casque sur les oreilles, cœur ouvert.

“Flow” et “Run” forment un diptyque qui creuse le sillon plus introspectif de l’album. Ici, la voix échantillonnée fait surface comme un fantôme, presque murmurée. L’ambiance est plus diffuse, presque ambient, mais toujours avec une tension sous-jacente. C’est dans ces moments que Somne atteint une sorte de poésie glitchée, une sensibilité texturée qui fait penser aux premières heures de James Blake.

“Midnight City”, malgré son nom trompeur, n’a rien à voir avec le tube de M83. Ici, pas de mélodie sucrée : c’est une errance urbaine nocturne, une virée solitaire dans une ville qui clignote, indifférente. Puis “Coble” et “Noise” viennent densifier le propos avec des structures plus expérimentales, flirtant parfois avec l’IDM sans jamais s’y abandonner pleinement.

Enfin, “Try” et “Thursday” ferment la marche avec une tendresse presque inattendue. On sent dans ces deux derniers morceaux une forme de réconciliation : avec la matière sonore, avec soi-même, avec le silence aussi. L’album s’éteint comme une dernière cigarette fumée seul sur un balcon, après une nuit de fête qui n’a pas tout dit mais qui a tout donné.

Avec New Energy, Somne signe un disque rare : une œuvre électronique capable de frapper fort sans jamais hausser le ton. C’est une déclaration d’amour au club et à tout ce qui vient après, quand le beat s’arrête mais que l’émotion reste. Une odyssée intérieure sur BPM élevé. Une épure qui palpite. Un disque qui ne s’impose jamais — mais qu’on n’oublie pas.

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Written By
Extravafrench

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