Ça commence comme une confession chuchotée à la nuit. Une guitare qui flotte dans l’air comme une buée sur un miroir embué, une 808 qui bat au ralenti, et une voix nue, presque cassée, qui parle d’amour, de foi, de survie. Le genre de morceau qui ne vient pas pour impressionner, mais pour toucher. Brut. Sans armure.
Avec Crazyglue and Skeletons, The Bapti$$ — l’avatar métaphysico-urbain de Joseph LaPlante, ex-Joey Stylez — signe une chanson comme un acte de réparation intérieure. C’est le chant d’un homme qui a trop vu, trop vécu, et qui cherche aujourd’hui à panser plutôt qu’à dénoncer. Le collant de la folie douce, le grinçant des secrets enterrés sous le tapis de la famille. L’amour comme ciment, Dieu comme colonne vertébrale. C’est fragile, mais ça tient debout.
Le morceau fonctionne comme une contradiction harmonieuse : entre les beats massifs hérités du hip-hop et la tendresse éthérée d’une guitare qui pourrait venir d’un disque de Bon Iver, The Bapti$$ trouve son terrain — quelque part entre l’église, la rue et une forêt embrumée. C’est un gospel du quotidien, un psaume R&B d’après minuit. On pense à Frank Ocean pour l’ombre, à Daniel Caesar pour la lumière, mais c’est surtout la sincérité de LaPlante qui fait mouche. Aucun effet de manche, aucun gimmick. Juste une vérité chantée comme on balance un dernier aveu au bord du lit.
The Bapti$$ n’essaie pas de convaincre. Il tend la main à ceux qui saignent en silence, à ceux qui recollent les morceaux pour les autres alors qu’ils sont eux-mêmes brisés. C’est une chanson qui prend son temps, qui s’étale, qui reste. Comme un écho dans les os. Comme un silence chargé d’amour.
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