Elle arrive comme une silhouette floutée dans la pénombre d’un club moite, La plus belle du cartel ne demande pas qu’on l’écoute : elle exige qu’on la ressente. C’est une traînée de sueur sur une tempe, une boucle de basse qui colle au bassin, une chanson qui s’infiltre et ne ressort plus.
SOLAMOUR, dans un mélange charnel de beats indie dance et de tension quasi cinématographique, signe ici un morceau qui évoque à la fois les nuits à courir après quelque chose et les matins où tout semble déjà trop tard. Ce n’est pas de l’électro qui tabasse. C’est une caresse lente, presque sadique. Une montée d’adrénaline sans climax.
La voix — désinvolte, un peu lasse, un peu hautaine — te murmure dans le creux du cou. Comme si Sébastien Tellier s’était perdu dans un club berlinois un soir de pleine lune, et qu’il avait laissé ses lunettes dans les toilettes. Comme si Clara Luciani avait trop fumé et décidait de ne plus articuler. C’est flou, c’est sexy, c’est trouble. Et c’est volontaire.
Il y a quelque chose d’à la fois très français et très vénéneux dans ce titre. On pense à Sexy Sushi pour l’insolence, à Rebeka Warrior pour la moiteur, à L’Impératrice pour l’élégance poisseuse des basses. Le refrain tourne comme une obsession, et la ligne mélodique, simple mais entêtante, fonctionne comme une fragrance qu’on reconnaît immédiatement sans pouvoir la nommer.
La plus belle du cartel, c’est une héroïne qu’on ne rencontre qu’une fois. Celle qui met le feu au comptoir, puis disparaît avant qu’on ait pu lui dire au revoir. Et le morceau, comme elle, s’évapore. Mais laisse une empreinte, quelque part entre l’ombre et la lumière.
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