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Music Rock

Blueprint Tokyo électrise l’angoisse moderne avec l’album Neon Circuits and the Mission of Hope

Blueprint Tokyo électrise l’angoisse moderne avec l’album Neon Circuits and the Mission of Hope
  • Publishedjuin 4, 2025

À une époque où le cynisme devient mainstream et où l’espoir se vend sous cellophane algorithmique, le quintet d’Oklahoma City Blueprint Tokyo livre Neon Circuits and the Mission of Hope, un album qui ne choisit pas entre rêver et résister. En 16 titres taillés pour les grands espaces mentaux autant que pour les stroboscopes de la nuit, le groupe affine sa vision d’un rock synthétique à la fois nostalgique et furieusement actuel.

Dès Say Anything, l’album impose une urgence électrique. Guitares claquantes, synthés néon et tension romantique en filigrane. C’est une entrée en matière qui regarde The Cure dans les yeux tout en dansant avec Walk the Moon sous une boule disco brisée. Replicants injecte une dose d’étrangeté new wave, là où Take My Breath ralentit le tempo et joue la carte d’un spleen radiant.

Mission Control — seule rescapée de leur EP précédent — reste un sommet, avec son refrain fédérateur et sa structure en crescendo, parfaite synthèse du projet Blueprint Tokyo : accessible, mais jamais complaisant. Le très cinématographique Stranger Things ne surfe pas sur la série éponyme, mais la détourne en une valse paranoïde à la Talk Talk. À l’autre bout du spectre, Dragons et Take Me Anyplace installent des ambiances plus contemplatives, presque ambient-pop, portées par des nappes synthétiques qui évoquent la bande-son d’un road trip intérieur.

Mais c’est peut-être Connected Lines et Invisible Year qui marquent le virage le plus mature du groupe : morceaux structurés comme des nouvelles de science-fiction urbaine, où les battements électroniques s’entrechoquent avec des mélodies imparables, tandis que la voix se fait confessionnelle sans jamais tomber dans le pathos.

Neon Circuits and the Mission of Hope ne cherche pas à réinventer le genre, mais à le transcender par la cohérence de son propos et l’efficacité de sa production. Chaque piste fonctionne comme un niveau d’un jeu d’arcade émotionnel, où les checkpoints seraient des instants de vérité en pleine rave douce. Mention spéciale à Sailor Girl, une clôture surprenante, douce-amère, qui rappelle que même dans la lumière artificielle, on peut trouver du vrai.

Blueprint Tokyo signe ici un disque-sérum pour cœurs cabossés, à écouter fort, casque vissé, quand le monde semble tourner sans vous. Ce n’est pas juste un album : c’est une carte pour s’y retrouver.

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Written By
Extravafrench

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