Il y a des chansons qui ne racontent pas la solitude, elles la dansent. “Alone” de Sabrina fait partie de ces morceaux ambivalents où le corps et le cœur ne semblent pas tout à fait sur la même longueur d’onde. Un beat afropop éclatant, vibrant comme les ruelles de Yaoundé en fin de journée, mais des sous-textes chargés d’une introspection douce-amère : celle d’une femme, d’une voix, d’une présence qui refuse de se diluer dans l’absence des autres.
Ce n’est pas un cri de détresse, c’est un murmure affirmé, celui d’une artiste qui transforme ses silences en groove et ses manques en ritournelles entêtantes. On y sent l’écho de ses premières notes chantées dans la chorale de Bafoussam, les réminiscences d’un parcours forgé entre bancs d’école bilingue et studios de fortune, jusqu’à cette signature chez Afrobit Productions qui a servi de tremplin à son rayonnement.
Depuis sa percée remarquée aux côtés du monument Koffi Olomidé sur “Abele”, Sabrina n’a cessé de tisser des ponts entre tradition et modernité, entre émotion brute et production léchée. “Alone” ne déroge pas à cette ligne. Sa voix, fine et directe, semble flotter au-dessus d’une production légère, presque candide, mais qui, à y écouter de plus près, évoque l’élégance d’un isolement assumé.
Pas besoin de surjouer l’émotion quand la maîtrise est là. “Alone” est un de ces morceaux à double lecture : une bande-son pour danser seul.e, mais avec panache — comme pour rappeler que la solitude peut aussi être un espace de reconquête, de recentrage, d’émancipation. Et Sabrina, dans sa douceur franche, s’impose ici comme l’une des voix les plus attachantes et subtiles de l’afropop actuelle.
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