Imagine un été sans fin dans un café de bord de mer à Sidmouth, un Rhodes en fond, une trompette qui caresse l’air salin, et un beat tranquille qui flotte entre deux époques. Lampin’, le dernier album de Synthonic, n’est pas seulement un hommage à l’Acid Jazz des 90’s — c’est une passerelle subtile entre nostalgie analogique et production digitale contemporaine, un disque pour les diggers autant que pour les rêveurs modernes.
Kieron Garrett, alias Synthonic, fait ici bien plus que revisiter un genre : il le remixe de l’intérieur, avec des textures précises, des harmonies sophistiquées, et une science du groove qu’on pensait oubliée dans les rayons poussiéreux des compiles Talkin’ Loud. Mais Lampin’, c’est tout sauf une reconstitution. Les cuivres (Vasilis Xenopoulos au sax ténor, Jack Birchwood à la trompette), les lignes de basse bondissantes de Valere Speranza, les touches de guitare fluide de Jeremy Dunning : tout ici respire la fluidité, la complicité, la passion du son bien fait.
Il y a dans All Day, Every Day et Lampin’, les deux morceaux phares, une maîtrise des arrangements qui frôle le raffinement orchestral, sans jamais perdre l’instinct du funk. Le souffle live y est palpable, mais dompté par une production maison qui joue habilement avec le temps — samples, VSTs, vrais synthés, Rhodes inversé, sidechain discret… On est loin du lofi de salon : ici, chaque détail est calibré pour maximiser la détente, l’élégance et la classe.
Avec Lampin’, Synthonic confirme qu’il est possible de faire du jazz cool et dansant en 2025 sans tomber dans le pastiche ni l’auto-caricature. C’est chill, oui. Mais aussi dense, riche, ciselé. Et si Jamiroquai avait grandi à Sidmouth avec une MPC et un abonnement à Bandcamp, il aurait sans doute signé un disque comme celui-là.
Un album à écouter casque vissé et yeux mi-clos, quelque part entre un club de jazz imaginaire et un rooftop au coucher du soleil.
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