Et si la classe se cachait dans la dissonance ? Dans The Out Cats, nouveau single aussi imprévisible que précis, Marc Soucy — compositeur caméléon et artisan des textures mentales — joue les équilibristes sur une corde tendue entre jazz affranchi et rock progressif sauvage. Oubliez la rigueur froide des académismes. Ici, ça swingue en diagonale, ça cogne avec tact, et surtout, ça prend la tangente dès que l’on croit avoir saisi le motif.
En une poignée de minutes, Soucy lâche la bride à une ménagerie sonore où chaque instrument semble s’émanciper de son rôle attendu. Les lignes de basse, sinueuses et groovy, rappellent celles de Jaco Pastorius ou Tony Levin, tandis que la batterie improvise des respirations syncopées à la Mahavishnu Orchestra. Les claviers flirtent avec l’absurde, injectant des couleurs art rock qui évoquent les errances les plus ludiques de Frank Zappa ou Gentle Giant.
Mais plus qu’un clin d’œil vintage à une époque bénie des dieux du contretemps, The Out Cats affirme une personnalité contemporaine, hybride, urbaine — quelque part entre un club de jazz brumeux et un laboratoire modulaire en orbite. Marc Soucy ne réinvente pas la roue, il la fait tourner sur une surface instable, la regarde vibrer, puis décide qu’elle fera mieux suspendue dans le vide.
Ce morceau, à la fois érudit et décontracté, prouve que le compositeur de Boston, connu pour sa série cinématographique STIR, n’a rien perdu de sa capacité à surprendre là où on ne l’attend pas. Avec The Out Cats, il signe une jam électronique et féline, élégamment insoumise, qui redonne au mot “fusion” ses lettres d’excentricité.
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