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Micah Rose-Trespeuch dévoile Coughing Up Blood : l’autopsie d’un chagrin en dix morceaux

Micah Rose-Trespeuch dévoile Coughing Up Blood : l’autopsie d’un chagrin en dix morceaux
  • Publishedjuin 16, 2025

On croyait avoir tout entendu sur le deuil et les grands naufrages intimes. Puis Coughing Up Blood est arrivé. Un premier album écrit avec le souffle court et les mains en feu, comme s’il fallait arracher chaque note à la nuit. Avec cette œuvre, Micah Rose-Trespeuch ne cherche ni à plaire, ni à consoler. Il livre un journal ouvert, écrit depuis la fracture, où chaque morceau semble exhaler une part de soi qu’on croyait irrécupérable.

Tout commence par One & Two, une ouverture où tout est déjà là : les dissonances élégantes du piano, les respirations suspendues, la fragilité d’une voix qu’on sent trembler mais tenir, coûte que coûte. Pas de fioriture : l’introspection est immédiate, brute, presque brutale. On sent que le verbe n’a pas été poli, seulement taillé au plus près de la vérité.

Dans Demons, les silences deviennent des refuges. Les cordes pleurent à voix basse, le piano étouffe, et la voix, grave, caresse l’obscur. Don’t Lie, plus direct, tranche dans la chair avec une lucidité acide. Une montée émotionnelle qui joue sur les contrastes, où les harmonies classiques se frottent à une tension rock à peine contenue. Micah y lâche prise, mais sans jamais se vautrer dans l’emphase. Il sait quand s’effacer, laisser la musique parler à sa place.

Puis surgit She, plus ouverte, presque pop dans ses intentions. Mais chez Micah, même l’accessibilité est piégée. La structure du morceau s’étire, bifurque, s’amuse à déjouer les attentes. Comme une lumière douce qui finirait toujours par brûler les rétines.

Le triptyque final est bouleversant. Love & Passion, d’abord, d’une tension contenue magnifique, qui évoque autant James Blake que Rachmaninov. Tired, ensuite, où la fatigue devient thème et matière sonore, résonnant comme un râle mélodique — un morceau d’épuisement, de fin de course. Puis le titre éponyme, Coughing Up Blood, est une blessure encore à vif. On y entend tout : l’effort, l’abandon, l’amour qui s’effiloche, la violence du souvenir.

Et puis il y a « Peace », dernière respiration du disque. Tout s’y dilue : les percussions disparaissent, les mots se font rares, le piano effleure plus qu’il ne frappe. Le silence s’installe, pas comme une absence mais comme une réponse. Le calme après la tempête, ou plutôt la conscience qu’on vit désormais avec la tempête.

Ce disque est un soupir qui dure quarante minutes. Micah Rose-Trespeuch y écrit, compose et chante comme s’il fallait prouver qu’on peut encore faire de la beauté avec l’échec, du lyrisme avec l’essoufflement, du style avec la solitude. Coughing Up Blood n’est pas une promesse, c’est déjà une œuvre de maturité. Une traversée en apnée, à vivre pleinement, les yeux fermés.

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Written By
Extravafrench

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