Pas besoin de drapeau pour déclarer la guerre. Un riff suffit. Une basse qui claque comme un poing sur la table. Une batterie qui tape plus fort que les sirènes. Et une voix, rauque, ironique, qui éructe non pas une déclaration de paix, mais son exacte inversion : Peacekeeper.
Le nouveau single de 9 o’clock Nasty, trio punk sorti des entrailles de Leicester, cogne là où ça fait mal. Ce n’est pas une chanson : c’est une alarme. Un compte à rebours. Tic. Toc. Tic. Toc. L’atmosphère est saturée de colère contenue, de sarcasmes froids, de cette tension électrique qu’on ressent dans une pièce juste avant que la première chaise ne vole. La paix, ici, est une illusion. Un mot brandi comme une arme. Un slogan vide gravé sur un missile.
Tout est précis dans ce chaos : la rythmique martiale, le groove garage, la disto cradingue, les voix qui s’interpellent comme dans un tribunal où personne n’écoute. On pense à The Fall, à Dead Kennedys, à IDLES — mais ici, la prose est moins grandiloquente, plus vicieuse, plus acide. Ce n’est pas de la révolte romantique : c’est du nihilisme pop, en mode do-it-yourself, sale et brillant comme un cocktail Molotov tombé dans un magasin de jouets.
Peacekeeper annonce le prochain album du groupe, Chaos. Un titre promesse. Un programme. Après Culture War 23, Kid Blast ou Hot Disco Shit, le groupe affine son style : un patchwork nerveux de punk, de funk déglingué et de satire sociale. Rien n’est figé, tout est en mutation permanente, comme si chaque titre était une nouvelle mutation virale dans le laboratoire malade qu’est notre époque.
Il ne s’agit pas de faire la paix ici. Il s’agit d’en décortiquer les faux-semblants. 9 o’clock Nasty ne vous tend pas la main — ils vous collent un miroir dans la gueule. Et vous demandent, tout sourire : « Prêt pour la prochaine explosion ? »
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