Dans « Baby Blue », Billianne ne chante pas, elle souffle, elle hante. Elle épouse le silence avec une douceur si maîtrisée qu’on la croirait sortie d’une pièce sans murs, suspendue dans un temps qui ne se compte plus. Sa voix, toujours sur le fil, s’avance avec la précaution de celles qui ont trop vu, trop aimé, trop retenu.
Avec ce nouveau single, la jeune artiste canadienne s’affirme là où d’autres se diluent : dans la finesse. Là où tant de voix montent pour prouver, Billianne descend dans les demi-teintes, les froissements d’âme, les silences entre les mots. L’instrumentation, aérienne, presque absente, laisse toute la place à cette fragilité nue, ce cri contenu qui n’a pas besoin de hurler pour blesser. On pense à Billie Marten pour l’épure, à Phoebe Bridgers pour la lucidité désarmée, à Norah Jones pour le velours tragique. Mais plus encore, c’est à une forme de grâce que l’on assiste : celle d’une artiste qui ne compose pas pour faire joli, mais pour dire vrai.
« Baby Blue » est une chanson de départs muets, d’amours qui s’effilochent à distance, de ces douleurs discrètes qu’on ne pleure pas devant tout le monde. C’est un titre de crépuscule, mais sans pathos — un regard doux-amer sur le vertige de grandir.
Billianne ne cherche pas la place qu’on voudrait lui assigner dans le paysage indie-pop. Elle trace sa propre carte, à la main, sur du papier trempé d’eau salée. Et si le bleu de « Baby Blue » est celui de la mélancolie, il est aussi celui de la vérité la plus pure. Celle qu’on n’attendait pas, mais qu’on n’oubliera pas.
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