Quelque part entre les rues mouillées de Londres et une île rêvée que l’on ne localisera jamais sur Google Maps, Ivelisse del Carmen esquisse une valse disco pour deux corps séparés par l’Atlantique. An Ocean in Between n’est pas un simple morceau, c’est un battement de cils envoyé à travers les fuseaux horaires, une lettre ouverte aux instants suspendus entre désir et incertitude.
Tout commence comme une pulsation. Pas une urgence, non, mais une attente pleine de panache. Le genre de groove qui te fait fermer les yeux et voir des néons danser sur l’eau. La production signée Paul Stanborough (subtile et sans jamais trop en faire) évoque les grandes heures du disco sensuel, quand la nuit promettait encore quelque chose. Des cordes soyeuses, une basse tendue comme un fil entre deux continents, et cette voix, la sienne, qui marche en équilibre entre audace et vulnérabilité.
Le morceau est un mirage rythmique, traversé d’éclats caraïbéens, mais jamais pastiche. Ivelisse compose avec l’instinct d’une conteuse : elle ne cherche pas à illustrer un genre, elle dessine des états d’âme en trois dimensions. On sent dans chaque mesure une élégance chorégraphiée — un jeu d’approche, de distance, d’attraction qui ne cède jamais à la facilité.
Le clip, co-écrit par l’artiste et tourné dans les artères feutrées de Londres, ne raconte pas une histoire : il murmure une ambiance. Chloe Saracco et Luke Bodnar s’y frôlent sans jamais s’attraper vraiment, comme deux particules en orbite, attirées, repoussées, complices dans l’éventualité d’un “peut-être”.
An Ocean in Between est une réussite rare : un morceau dansant mais mélancolique, solaire mais fragile, universel sans jamais être générique. Ivelisse del Carmen, à la manière d’une Sade 3.0, transforme l’attente en art, et les non-dits en élégance sonore.
Une chanson pour celles et ceux qui savent que parfois, le plus fort, c’est ce qui ne s’est pas encore produit.
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