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Jay Infinity nous fait craquer pour “Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME”

Jay Infinity nous fait craquer pour “Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME”
  • Publishedjuin 19, 2025

Il y a des artistes qui samplent des disques. Jay Infinity, lui, sample l’enfance. Pas celle idéalisée ou marketée, non — celle passée les yeux embués devant un écran cathodique, un stick à la main, une pile de devoirs non faits sur le bureau, et une mère en fond sonore qui crie d’éteindre “ce truc débile”. “Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME” est la dernière piste de son projet JayStation, hommage ludique et mélancolique à l’ère PlayStation 1, mais surtout à ces instants suspendus entre l’ennui et la magie.

Ce morceau, qui clôt ce faux-jeu vidéo mais vrai voyage intérieur, est construit comme un générique de fin onirique. Les nappes synthétiques flottent comme des nuages au-dessus d’une ville imaginaire, où le bitume serait fait de pixels et les lampadaires clignoteraient en MIDI. Le beat, downtempo et légèrement flouté, rappelle ces moments où le jeu laggait, où la console surchauffait, où le temps semblait littéralement s’étirer — et c’est précisément là que Jay Infinity frappe juste.

Entouré d’un casting parfaitement dosé (AZ The Alpha, Nelia et Kamal Morales), il évoque les vices modernes avec une lucidité désarmante. L’amour qui fane, la luxure qui dévie, les substances qui brouillent : autant de “clefs” offertes par cette cité perdue dans le temps, qui n’ouvrent aucune porte mais nous enferment à double tour. Une ville qui, derrière ses néons et ses illusions, n’a plus rien d’utopique.

Et puis il y a cette fin — ou plutôt cette fausse fin — qui brouille la narration. La voix qui casse le quatrième mur, le “freeze” soudain, le souvenir d’un game over forcé par la réalité. On pense à Yume Nikki, à FFVII, à ces jeux où la frontière entre l’intime et le virtuel s’efface. Et dans ce trou noir temporel, Jay Infinity ne nous offre pas une sortie, mais un loop. Relancez la première piste après la dernière : vous voilà reparti. Un cercle parfait, comme la mémoire.

“Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME” n’est pas qu’une chanson. C’est un checkpoint émotionnel. Un moment où le hip-hop devient une console hantée, un miroir à glitchs, un refuge. Jay Infinity n’appuie pas seulement sur Start. Il réécrit les règles du jeu.

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Extravafrench

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