Il y a des morceaux qui sentent la pluie sur le bitume chaud, les virées nocturnes sans destination, les silences plus éloquents qu’un long discours. Bad News, le dernier titre de Liquid Flowers, s’inscrit dans cette veine-là : une déclaration d’abandon distillée en accords qui crissent et vibrent comme une mémoire qui refuse de s’effacer.
Liquid Flowers, c’est ce groupe qui pourrait être de Sheffield, de Portland ou de Saint-Ouen. On ne sait pas trop. Peu importe. Ils ont l’allure évasive des formations qui préfèrent les réverbérations à la surexposition. Avec Bad News, ils signent une ballade d’un spleen gracieux, quelque part entre le shoegaze léger des débuts de Ride et la rage sourde d’un Radiohead époque The Bends.
Dès les premières secondes, la basse plante le décor : une tension feutrée, prête à éclater mais qui retient sa colère. La voix traîne un peu, lascive et lasse, comme si elle connaissait déjà la fin de l’histoire. Les guitares, elles, déroulent un tapis d’échos rêveurs — pas vraiment là pour consoler, plutôt pour accompagner la chute.
Et pourtant, Bad News n’est pas un chant de résignation. C’est un cri étouffé, une façon de transformer la mélancolie en matière vivante. Une fleur liquide, justement — belle, fragile, toxique.
Il y a chez Liquid Flowers cette élégance à ne pas en faire trop. À préférer le soupir au hurlement. La nuance au slogan. Bad News n’a pas besoin d’exploser pour marquer. Elle s’insinue. Elle laisse une trace.
Alors oui, c’est peut-être une mauvaise nouvelle. Mais c’est exactement celle qu’on avait besoin d’entendre.
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