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Music Pop

Brother Barnaby nous plonge dans “Mystery of the Self”

Brother Barnaby nous plonge dans “Mystery of the Self”
  • Publishedjuin 27, 2025

On pourrait dire que Brother Barnaby arrive tard, que ce Mystery of the Self prend son temps, qu’il aurait pu voir le jour il y a cinq ans ou dans une autre vie. Mais c’est justement là que réside son charme rare : dans cette temporalité suspendue, dans cette patine délicate qui semble née loin des timelines compressées de l’industrie. Sonny George — derrière ce pseudonyme pastoral — livre un premier album comme on en entend peu, forgé dans l’intimité, à coups de patience, d’essais discrets et de mélodies longuement infusées.

Dès Samantha, ouverture solaire et insouciante, l’esprit de Paul Simon plane avec légèreté. C’est pop-folk sans être cliché, c’est nostalgique sans être pastiche. Il y a dans l’agencement des voix et dans la malice de la ligne de basse un goût d’hier remis au présent — quelque part entre la fraîcheur de Graceland et les rêveries de Real Estate. Puis You Mean a Lot to Me prolonge cette douceur rétro sans tomber dans le piège du mimétisme. Un solo de basse inattendu y vole la vedette, preuve d’un amour des détails qu’on retrouve tout au long de l’album.

Plus loin, Bless My Heart (Track 3) se love dans une ambiance feutrée, presque caféinée. Jazz discret, voix qui frôle le murmure, trompette en pointillés — on s’imagine le matin, rideaux entrouverts, tasse tiède à la main. C’est simple, c’est juste, c’est beau.

Mais Mystery of the Self ne s’enferme pas dans le confort. Labrador ralentit le tempo, jazzifie l’émotion, laisse le mellotron étirer l’horizon. Ici, on ne cherche plus à plaire, on explore. Même chose pour By Choice, qui tangue vers le slowcore avec ses guitares nettes, ses silences habités.

Et puis arrive Comet, bijou atmosphérique qui convoque le Tim Buckley de Happy/Sad. Les synthés y sont vacillants, comme ivres de solitude. La production maison ne trahit rien : chaque souffle, chaque effet sonne juste, minutieux.

Enfin, Great Beyond (Track 8) relance la dynamique. Véritable pépite pop aux contours syncables, elle rappelle Brazil de Declan McKenna, et pourrait facilement se glisser dans une série indie ou une campagne feel good. Sonny y pousse la voix plus haut, comme pour finir sur un sourire plein d’allant.

Mystery of the Self n’est pas un disque qui crie, ni un manifeste. C’est un carnet sonore, un refuge doux-amer, un disque de l’entre-deux : entre l’ombre et la lumière, entre le souvenir et la projection. Si vous aimez les disques faits main, les mélodies qui tiennent sans artifices, les albums qui vous parlent bas mais longtemps, Brother Barnaby vous tend une main. Prenez-la.

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Written By
Extravafrench

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