Un grand morceau de rock, c’est un précipice. On y avance les yeux fermés, pris entre peur du vide et élan de liberté. Avec Mountains, le groupe suédois Valvet taille dans ce vertige une fresque sonore d’une intensité rare : entre la cendre et la lumière, entre l’écho des Kings of Leon et les fêlures d’un Nothing But Thieves. Ici, l’alt-rock se fait cathartique, intime, presque sacré.
Né dans les brumes de Lund, Valvet semble avoir trouvé la formule exacte pour raconter le tumulte du dedans avec l’ampleur du dehors. Mountains est un orage émotionnel contenu dans quatre minutes de guitares lancinantes, de nappes quasi océaniques, de silences suspendus et de refrains qui montent comme des marées noires sous une lune blanche. La chanson parle d’évasion, mais pas celle qu’on fantasme — plutôt celle qu’on subit, quand on quitte malgré soi, qu’on se perd pour peut-être mieux renaître. Une lutte intérieure racontée avec une pudeur quasi-cinématographique.
Ce morceau est le sommet noir et magnétique d’un groupe qui avance en équilibre sur une crête : assez mélodique pour séduire les amateurs de The Killers, assez rugueux pour toucher les cœurs cabossés de Snow Patrol. Valvet ne se contente pas de jouer du rock — ils l’habitent comme une cathédrale en ruine, éclairée par des lueurs de rédemption. Il y a quelque chose d’abyssal dans Mountains, mais aussi une tendresse, une foi fragile, une lumière froide venue du nord.
En attendant leur EP à venir, Mountains se dresse comme un manifeste : celui d’un groupe qui sait que le vacillement est parfois le seul chemin vers la vérité.
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