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Music Rock

Blunt Blade signe son album le plus audacieux avec Forgiveness

Blunt Blade signe son album le plus audacieux avec Forgiveness
  • Publishedjuillet 1, 2025

Il n’y a rien de tranquille dans la musique de Blunt Blade. Et Forgiveness, son deuxième album, ne cherche pas à plaire — il cherche à éveiller. Originaire du sud-est du Minnesota, le multi-instrumentiste façonne une matière sonore dense, éclectique, tiraillée entre mélancolie électronique, éruptions hard rock, escapades psychédéliques et murmures symphoniques. En sept titres, il livre une œuvre qui refuse le confort, et s’impose comme une traversée introspective, rageuse et lumineuse.

Sprawling ouvre le bal sur un chaos contrôlé. Guitares liquides, percussions millimétrées, tension harmonique : on entre ici dans une tempête mentale où chaque son semble tâtonner vers un point de rupture. Puis vient Justified, morceau plus percussif, presque dansant, où les synthés prennent le pouvoir sans étouffer une voix qui évoque un baritone spectral, quelque part entre Matt Berninger (The National) et Maynard James Keenan (Tool).

Sur Helpless, Blunt Blade se fait fragile, à nu. Les textures s’étirent, les silences pèsent, et l’on perçoit enfin la faille : celle d’un artiste habité par le doute, refusant de s’accrocher aux étiquettes ou aux certitudes. Hindrance, plus rugueux, tranche dans cette vulnérabilité avec un riff rageur et un beat électronique qui donne à l’ensemble un faux air de rave désenchantée.

Mais c’est The Journey to Hope/Esperanza qui marque le cœur battant de l’album. Véritable mini-symphonie en deux mouvements, ce titre mêle voix vocodées, arpèges acoustiques et nappes synthétiques dans une montée d’espoir lucide. Careless Acts suit avec un groove plus minimaliste, presque funk, où l’on retrouve des éclats de Talking Heads déformés par un filtre dystopique.

Enfin, le titre Forgiveness referme l’album avec une sagesse amère : pas de pardon sans douleur, pas de lumière sans abîme. Tout y est épuré, presque méditatif — comme si Blunt Blade avait enfin trouvé un fragile équilibre, ou du moins accepté de ne plus le chercher.

Porté par une production millimétrée (Abbey Road Studios à la manœuvre) et une sincérité brute, Forgiveness est une œuvre qui exige qu’on l’écoute comme on lirait un journal intime griffonné au bord du gouffre. Un disque qui ne flatte ni l’oreille ni l’égo — mais qui vous hante longtemps après le dernier souffle.

Blunt Blade ne cherche pas à séduire. Il cherche à survivre. Et il le fait avec une élégance rare.

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Written By
Extravafrench

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