Il y a des morceaux qui claquent, d’autres qui soignent. Equinox, le nouveau single de Born I, est de ceux qui font les deux. Plus qu’un titre, c’est une offrande, une respiration consciente dans le vacarme du monde. Le rappeur-méditant originaire de Washington DC continue de tracer un sillon unique, quelque part entre Wu-Tang Clan, Alice Coltrane et un zazen électronique du XXIe siècle.
Sur Equinox, la voix de Born I plane au-dessus d’un beat sobre mais précis, presque calligraphique, comme s’il déplaçait les mots avec la lenteur cérémoniale d’un moine zen. Pas de démonstration ni de surenchère ici : chaque syllabe semble posée là pour une raison, chaque silence est habité. Le flow, tantôt parlé, tantôt scandé, devient outil de présence. C’est du hip-hop, mais c’est aussi du dharma.
Le morceau s’inscrit dans cette veine rare du conscious rap qui n’a pas peur de la douceur, de la vulnérabilité ni de la lumière. Born I ne prêche pas : il partage. L’équinoxe dont il parle n’est pas un concept cosmique ou un effet de style — c’est le point d’équilibre fragile entre le chaos et la clarté, entre la tension du bitume et la paix intérieure. Un instant suspendu où la vie elle-même devient pratique spirituelle.
C’est là toute la force de Equinox : transformer le quotidien en rituel, le hip-hop en chemin, la musique en miroir. Une leçon de présence masquée sous un beat, un rappel à l’instant porté par une basse. Ni dogmatique, ni didactique, juste juste. Born I rappe comme d’autres méditent : sans bruit, mais en profondeur.
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