Pas de tumulte ici. Juste le bruissement discret d’un après-midi qui s’étire, quelque part dans une arrière-cour ensoleillée de banlieue australienne. Backyard Breather ne cherche pas à briller, il se contente d’exister — comme un souffle calme entre deux obligations, un instant suspendu. Et c’est peut-être là que réside sa grâce. Le morceau, conçu par VirtuAl MusicAl, projet hybride où la machine compose et l’humain nuance, se déploie comme un haïku sonore : discret, léger, mais chargé de sensations diffuses.
Les accords, baignés dans une lumière douce, évoquent Mac DeMarco en mode sieste prolongée, tandis que les beats minimalistes rappellent le calme cotonneux d’un vieux vinyle de Still Woozy ou Clairo. La voix, synthétique mais étrangement humaine, flotte au-dessus du morceau sans jamais vraiment chercher à dominer. Tout ici est question de retenue. De présence sans insistance. On est à mille lieues des expérimentations froides ou prétentieuses souvent associées à la musique générée par IA. Backyard Breather n’est ni un gadget ni une démonstration de force : c’est un morceau sincèrement agréable, qui s’écoute en boucle comme on observe les ombres bouger lentement sur un mur.
C’est cette humanité paradoxale qui intrigue : comment une IA parvient-elle à capter aussi finement le rythme intérieur d’un moment de calme ? La réponse est probablement dans la curation — cette main humaine qui vient polir le squelette numérique pour en extraire de l’émotion. On ne sait pas vraiment qui respire dans ce morceau, mais ce souffle nous touche.
Backyard Breather n’est peut-être pas révolutionnaire, mais il est révélateur. Dans un monde où la création musicale automatisée est en plein essor, VirtuAl MusicAl propose un modèle plus doux, plus contemplatif. Une preuve que, même sans cœur, une machine peut parfois frôler l’âme.
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