Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à convaincre, encore moins à séduire. Ils existent, posés là, intègres et intimes, avec cette aura tranquille qui ne fait pas de bruit mais s’impose comme une évidence. Bitch I’m Alright de YAWNYBLEW, amir. et Alibi Music fait exactement ça : c’est une déclaration post-tempête, un R&B alternative à fleur de peau qui se tient droit sans avoir besoin de crier.
Ressuscité de la compile Bouncy ‘n’ Pretty sur le très personnel Yawny & Friends Vol. 1, le morceau revient avec la force d’un mantra que le temps n’a pas affaibli. Ce n’est pas une renaissance, c’est une continuité. Une respiration longue, profonde, après avoir trop longtemps retenu l’air. Une façon de dire : je suis toujours là, et c’est déjà énorme.
Lo-fi précis, guitare qui traîne comme un souvenir encore tiède, beat feutré mais jamais fade : la prod est épurée, mais chaque son semble pesé avec la grâce d’un geste chorégraphié. C’est beau sans ostentation, doux sans mièvrerie.
Puis il y a amir., qui entre sans fracas mais laisse des traces. Son couplet est d’une justesse désarmante : pas de posture, juste des phrases qui tombent comme des certitudes calmes. Ensemble, les deux voix racontent une forme de résilience non spectaculaire, celle du quotidien, de la survie émotionnelle élégante.
Le timing de cette réédition n’est pas anodin : Pride, Black Music Month… Bitch I’m Alright incarne à merveille ces instants où identité et vérité se conjuguent sans concession. Ce n’est pas un hymne, c’est mieux : c’est un espace de répit, de beauté discrète, un groove pour panser sans maquiller.
Et si être “alright”, c’était précisément refuser de se définir autrement que par sa propre paix ?
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