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Music Pop

Grégory Van Praet nous entraine dans « La Vallée de la Mort »

Grégory Van Praet nous entraine dans  « La Vallée de la Mort »
  • Publishedjuillet 9, 2025

Il y a dans la musique de Grégory Van Praet un paradoxe fascinant : une froideur électronique qui vibre de chaleur humaine, une esthétique numérique qui raconte la matière la plus organique qui soit – celle de la vie, de la mort, et de ce qu’il reste entre les deux. Avec La Vallée de la Mort, l’artiste originaire des Ardennes signe un morceau qui ne se contente pas de se jouer, mais qui s’habite.

Depuis plus de dix ans, Van Praet creuse son propre sillon dans l’électro française. Des albums comme Avalanche (2016) ou Naufrage Mécanique (2024) ont posé les bases d’un style qui se promène entre Synthwave nostalgique, Retrowave brumeux et Electropop ciselée, parfois traversé d’éclats orchestraux. Mais La Vallée de la Mort ajoute une autre couche : une dramaturgie qui flirte avec le métaphysique. Ici, la musique devient rite funéraire, procession lente dans un paysage désolé.

Un conte électronique pour les âmes errantes

La trame narrative est aussi importante que les nappes synthétiques qui l’accompagnent. Le morceau raconte le voyage des âmes après la mort, errant dans une vallée aride en attendant leur dissolution finale. Dans cet espace liminal, les âmes ne disparaissent pas vraiment : elles s’évaporent, retombant sur la terre sous forme de pluie – métaphore saisissante où l’eau, source de vie, devient l’héritage des disparus.

Pour habiller cette histoire, Van Praet convoque des sonorités sombres : basses profondes, nappes synthétiques qui ondulent comme des nuages d’orage, et textures électroniques qui évoquent à la fois la désolation et une étrange sérénité. Par moments, on croit entendre des échos de Vangelis période Blade Runner ou des volutes à la Burial, mais sans pastiche : tout est filtré par une sensibilité singulière, nourrie de dix années d’exploration sonore.

La musique comme œuvre totale

Et parce que Grégory Van Praet ne conçoit pas la musique sans image, La Vallée de la Mort se prolonge dans une esthétique visuelle tout aussi travaillée. En parallèle de ses productions sonores, l’artiste est un créateur 3D aguerri. Grâce à Blender, il réalise des clips animés qui amplifient le côté immersif de ses compositions. L’un ne va jamais sans l’autre : le son nourrit l’image et vice-versa, jusqu’à former une œuvre totale où le spectateur-auditeur se perd volontairement.

Une signature entre ombre et lumière

Ce qui frappe dans La Vallée de la Mort, c’est cette capacité à convoquer des images mentales précises sans jamais forcer la narration. Chaque note, chaque silence porte la marque d’un deuil transcendé en art. Et si le titre s’inscrit dans une discographie déjà riche (ISIACRIG, Le Vertige des Maux), il se distingue par sa densité émotionnelle et sa noirceur poétique.

Dans un monde où l’électronique est souvent synonyme de dancefloor, Van Praet choisit une autre voie : celle du recueillement, du questionnement, du voyage intérieur. Avec La Vallée de la Mort, il signe une pièce maîtresse, suspendue entre la fin et le recommencement.

Pour découvrir plus de nouveautés POP, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAPOP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

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