Dès les premières secondes de Boxes, on sent le parfum entêtant des étés adolescents, celui où le monde semblait tenir dans un iPod Mini et une paire de Converse trouées. Irina Imme, voix montante de la scène londonienne, plonge tête la première dans la nostalgie Y2K sans jamais céder au pastiche. Avec ce deuxième extrait de son EP à venir, elle nous tend une carte postale sonore des années 2000, écrite à l’encre de l’excitation amoureuse et des angoisses adolescentes.
Produite par Dave Tither, Boxes s’ouvre sur des accords de guitare saturés qui n’auraient pas dépareillé sur Let Go d’Avril Lavigne. Mais derrière cette énergie pop-punk se cache une écriture plus sensible, qui lorgne du côté de Hayley Williams dans ses moments les plus vulnérables. La voix d’Irina oscille entre une assurance presque insolente et une fragilité désarmante, capturant parfaitement ce vertige qu’est le crush adolescent : un mélange d’euphorie, d’angoisse et d’espoir un peu ridicule.
Il y a une sincérité brute dans Boxes qui rappelle aussi les premiers Paramore : pas seulement dans les riffs percutants ou les refrains faits pour être hurlés en voiture fenêtres ouvertes, mais dans cette façon de traiter de thèmes ultra-personnels (le regard de l’autre, l’envie de plaire, la peur de se révéler) sans jamais sonner calculé. Les 18 mois de gestation et les 20 versions évoquées par Irina elle-même se devinent dans la précision de la production : chaque montée en tension, chaque break de batterie, chaque couche de backing vocals sert une dramaturgie adolescente qu’on croyait enterrée avec nos vieux CD-R.
C’est peut-être ça la réussite de Boxes : réactiver les émotions adolescentes sans ironie, tout en y apportant la maîtrise d’une artiste qui sait parfaitement où elle va. Entre le fun des Destroy Boys et l’honnêteté désarmante d’une Gracie Abrams sous stéroïdes pop-punk, Irina Imme signe un single qui sonne comme un été de 2005 que l’on rejouerait en haute définition.
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