Avec “Smoke in the Room”, Nadia Faye signe un morceau d’une douceur vénéneuse, taillé pour les nuits d’insomnie où l’on refait le monde à voix basse. Troisième single de son futur album Gardening, ce titre confirme la capacité de l’artiste à créer des cocons sonores où l’intime se mêle à l’universel.
Porté par une production feutrée qui associe guitares acoustiques caressantes, drum machines analogiques et nappes de synthés éthérées, Smoke in the Room évoque autant la nostalgie que le réconfort. On pense à Phoebe Bridgers pour cette manière de transformer la mélancolie en matière première, mais aussi à Clairo ou early-Mitski pour cette écriture minimaliste qui dit beaucoup avec presque rien.
La voix de Faye est un fil d’or qui traverse le morceau : douce, vulnérable, mais jamais naïve. Elle y livre une confession à demi-mots, celle d’un amour passé qui flotte encore dans l’air, comme la fumée d’une cigarette oubliée. Les harmonies, discrètes mais essentielles, ajoutent une texture quasi spectrale, donnant l’impression d’entendre le fantôme d’un duo qui n’existe plus.
Plus qu’une simple chanson, Smoke in the Room est une atmosphère. C’est le parfum d’un appartement après le départ de quelqu’un, les souvenirs incrustés dans les murs, et cette sensation de marcher pieds nus sur un carrelage encore tiède. Nadia Faye ne cherche pas l’effet grandiloquent : elle préfère chuchoter ses blessures pour que chacun y projette les siennes.
À quelques mois de la sortie de Gardening, ce titre augure un disque où l’introspection sera reine, où chaque arrangement semblera soigneusement planté comme une graine dans un jardin secret. Smoke in the Room s’écoute comme on relit une vieille lettre d’amour : les yeux un peu embués, le cœur un peu plus lourd, mais étrangement apaisé.
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