À Montréal, entre les hivers interminables et les nuits où la lumière semble toujours hésiter, Eternal Mourning a trouvé un écho à sa mélancolie. Leur nouveau titre, Toxic Lovers, accompagné d’un clip d’une sensualité troublante, condense l’essence de leur esthétique : un folk baroque qui flirte avec le rock, la douleur d’aimer, et la beauté crépusculaire des relations qui nous consument.
Après A Draft, premier album acclamé pour sa capacité à tresser l’intime avec l’universel, le groupe continue d’explorer ce fragile équilibre entre la lumière et l’ombre. Dans Toxic Lovers, Philippe Mourani chante les amours qui blessent mais dont on ne veut jamais vraiment se libérer. Sa voix, tantôt caresse tantôt brisure, glisse sur les arpèges délicats de Pasquale Sacco, dont la guitare se fait aussi bien l’écho d’un espoir ténu que d’une colère rentrée. David Ganon, à la batterie, imprime une tension sourde, un battement de cœur qui hésite entre l’abandon et la révolte. Et Day Day, multi-instrumentiste et ingénieur du son, vient déposer des nappes sonores presque spectrales, donnant au morceau un relief cinématographique.
Le clip, tourné dans une maison victorienne aux lumières tamisées, illustre la danse des amants maudits avec une élégance morbide : corps enlacés, regards enfiévrés, éclats de verre et de rire qui se superposent. On y retrouve cette signature visuelle d’Eternal Mourning : un goût pour le beau qui frôle l’effrayant, comme si chaque note venait chatouiller une cicatrice encore ouverte.
Si Toxic Lovers s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Nick Cave, PJ Harvey ou encore Mazzy Star, Eternal Mourning y imprime une singularité propre, ce mélange de folk, de grunge et de baroque pop qui donne à leurs chansons une intensité rare. C’est un titre pour celles et ceux qui aiment se perdre dans les contradictions de l’amour : quand la passion dévore, quand la tendresse blesse, quand la séparation est une délivrance autant qu’un deuil.
Avec ce single, le groupe prouve qu’il n’a rien perdu de son feu sacré durant ses treize années d’absence. Toxic Lovers n’est pas seulement une chanson, c’est un rappel : parfois, ce qui nous détruit est aussi ce qui nous fait nous sentir le plus vivant.
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