À la première écoute, Lonely donne l’impression d’une confession nocturne. Les nappes électroniques se posent comme une bruine sur une ville endormie, les beats sourds battent comme un cœur qui hésite entre fuite et abandon. Monro y dévoile une facette introspective, presque douloureuse, qui ferait croire à un hymne à la solitude. Mais très vite, quelque chose affleure : sous la mélancolie se cache un sourire en coin, une tension plus physique, plus charnelle.
C’est un morceau à double fond. Si l’on gratte la surface brumeuse, on découvre une énergie subtilement coquette, comme si l’isolement revendiqué n’était qu’un prétexte à tendre la main, à provoquer l’autre. Le mantra hypnotique qui ponctue le titre agit comme un aimant : impossible de ne pas s’y perdre, de ne pas y lire une invitation à combler ce vide suggéré.
La production est une réussite totale. Hantée et minimaliste, elle se construit sur des strates sonores qui se chevauchent comme des souvenirs flous, créant un écrin cinématographique pour la voix de Monro. Impossible de ne pas penser aux paysages sonores de James Blake, à la sensualité vaporeuse d’un Zayn ou à l’élégance feutrée de Wesley Joseph. Pourtant, Monro parvient à garder une singularité : une chaleur ténue qui transperce la froideur de l’arrangement, un battement humain qui refuse de disparaître.
Lonely est moins un cri de détresse qu’un piège délicat, tendu à celles et ceux qui croient avoir trouvé un refuge dans la distance. Ce n’est pas une chanson qui se contente de s’écouter : elle s’immisce, elle enveloppe, elle fait naître un manque. Monro signe ici une œuvre qui brouille les pistes, entre confession intime et pick-up line sous sédatif, et c’est précisément dans ce flou qu’elle trouve sa beauté.
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