Le morceau démarre comme une caresse vénéneuse. Une basse épaisse rampe sous la peau, un beat gluant pulse comme un cœur en manque d’oxygène. La voix arrive, faussement détachée, un sourire en coin accroché à chaque syllabe. Love in the Circle est une invitation et une mise en garde, un fantasme et une gifle.
C’est la bande-son d’un dîner qui tourne mal. Les verres se vident trop vite, les regards se croisent, un rire nerveux éclate. Le boyfriend au sourire carnassier croit encore qu’un lien Dropbox rempli de vidéos hardcore suffira à déclencher une orgie. Mais la basse continue de serpenter, indifférente à la gêne, et la batterie, métronomique, maintient la pièce en apnée. Tout ici est conçu pour suinter : les riffs de guitare qui glissent comme des mains trop curieuses sur une nuque, les voix doubles qui s’échangent des promesses qu’aucun des deux ne tiendra.
Avec ce titre, 9 o’clock Nasty confirme leur art du paradoxe : faire danser sur des sujets qui dérangent, faire sourire tout en égratignant. Après les assauts garage-punk de By All Means Necessary et les hybrides audacieux de Culture War 23, le trio de Leicester explore une sensualité plus trouble, presque lascive, mais toujours traversée de cette ironie acide qui les définit. La production, moite et minimaliste, évite la surcharge pour mieux souligner chaque pulsation, chaque respiration. C’est une esthétique qui évoque à la fois les clubs enfumés des années 80 et les révoltes postmodernes d’une génération qui scrolle entre Tinder et Twitter.
À la fin, quand le groove s’éteint comme un corps repu, il ne reste qu’un silence lourd, saturé d’électricité. Love in the Circle n’est pas une simple chanson : c’est un miroir tendu à nos contradictions, un baiser donné avec les dents, un groove qui vous colle encore à la peau bien après la dernière note.
Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :
