Ça démarre comme une respiration qu’on n’attendait plus. Un souffle au ralenti, qui flotte au-dessus d’un piano écorché. Le genre de production qui ne cherche pas l’effet, mais installe un climat, lourd et élégant à la fois. MooreBeats construit ici un écrin minimaliste : basses profondes, percussions en clair-obscur, quelques notes suspendues qui rappellent que le silence peut parfois dire autant qu’un flow.
DMENTID entre en scène le premier. Sa voix est une lame rouillée, usée par le temps mais qui tranche encore. Son delivery n’est pas là pour plaire, il est là pour exister, pour dire que derrière la façade il y a les nuits blanches, les échecs, les survivants. LongLivePhoenix prend le relais, presque en apesanteur, sa fluidité contrastant avec la rugosité des autres, comme une éclaircie fugace dans un ciel chargé.
Puis vient Amillyon, plus nerveux, plus urgent, qui resserre le morceau comme une prise de conscience. Mr. L ferme la marche avec une assurance tranquille, celle des rappeurs qui n’ont plus besoin de hausser le ton pour imposer le respect. Ensemble, ils créent une dynamique rare : un dialogue, pas une démonstration d’ego.
Le refrain agit comme un point d’ancrage. Pas une punchline à répéter en boucle, mais une respiration, une invitation à tenir bon. Smile n’est pas un banger, c’est un état d’esprit. Ici, le sourire n’est ni naïf ni forcé. Il est celui qu’on esquisse après avoir encaissé, après avoir compris que sourire, parfois, c’est déjà gagner.
Ce morceau rappelle que le rap peut être un lieu de tension et de tendresse. Il a la rugosité des trottoirs et la douceur des matins calmes. Il fait penser à ces titres de Nas qui se refusent au spectaculaire, ou aux tracks de J. Cole qui parlent bas mais frappent fort. C’est une pièce de rue, une confidence murmurée entre deux beats. Et c’est précisément cette retenue, cette humanité brute, qui donne envie d’y revenir.
Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :
