Il y a cette ligne de basse ronde, presque veloutée, qui roule sous les pieds comme un tapis de groove. Le beat, à la fois sec et feutré, claque dans l’air chaud d’un studio enfumé. Et puis les voix. Pas une, mais cinq, qui se succèdent, se chevauchent, se répondent comme dans une conversation où chaque mot pèse, chaque silence aussi. Better est moins une chanson qu’un espace de respiration collective.
Cam Be et son équipe ne cherchent pas l’effet de manche. Pas de refrains calibrés pour les playlists, pas de hooks criards. À la place : un flow continu, organique, où les idées circulent comme une énergie électrique. Neak ouvre le bal avec un phrasé élégant, presque nonchalant, la diction d’un MC qui maîtrise son art sans avoir besoin de hausser le ton. Rashid Hadee enchaîne avec une lucidité plus acérée, des images qui percutent sans forcer. Yaw, lui, apporte une vibration plus soulful, une voix qui glisse et accroche, comme une lumière entre deux immeubles.
La production tisse un pont entre le passé et le présent. On y entend l’écho de J Dilla dans ces beats au groove imparfait, de The Roots dans la richesse instrumentale, et cette touche Neo-Soul qui adoucit le propos sans le diluer. Sam Thousand vient parfaire le tout avec une chaleur vocale qui transforme le titre en confession collective, en appel à se relever, encore et encore.
Better est un morceau qui refuse l’urgence hystérique de l’époque. Il prend son temps, s’étire, respire. C’est une méditation en mouvement, un rappel que l’évolution est un processus, pas un slogan. Ce n’est pas seulement du hip-hop ou du soul : c’est un dialogue entre générations, entre blessures et espoirs, entre hier et demain.
Dans un paysage saturé de bangers éphémères, Better sonne comme une anomalie précieuse. Le genre de morceau qu’on réécoute la nuit, casque vissé, en laissant les mots et les basses recoudre quelque chose en nous.
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