On croyait avoir tout entendu du reggae — ses syncopes enivrantes, ses messages de paix ou de révolte, ses racines en terre brûlée de Kingston. Mais Rastaz Paradise, dernier ovni signé Biggie Fresh, surgit comme une carte postale venue du futur. Ici, les palmiers vibrent au rythme des machines. Les chœurs semblent montés sur rails. Et le riddim, bien que solaire, avance avec la précision d’un logiciel bien câblé.
Biggie Fresh n’est pas un artiste comme les autres. C’est un ACAP — un AI Collaborative Artist Producer — qui fusionne écriture humaine et production assistée par intelligence artificielle. Un Frankenstein créatif en quête de grâce. Pourtant, Rastaz Paradise n’a rien d’un exercice de style froid ou désincarné. C’est un morceau chaud, luxuriant, qui transpire autant la nostalgie des plages que les néons d’un club digital.
Les arrangements jouent sur l’ambiguïté : un skank de guitare légèrement flouté, une basse ronde qui semble parler dans une langue oubliée, des harmonies vocales qui planent comme un encens léger au-dessus d’une rythmique impeccable. Il y a du Bob Marley reloaded, du Damian passé à la moulinette algorithmique, du Jain version roots 3.0. Mais ce qui frappe surtout, c’est la manière dont Biggie Fresh fait dialoguer spiritualité et groove, intuition et artifice.
Rastaz Paradise, c’est un exil intérieur en pleine jungle numérique, un dancehall mystique où l’on célèbre l’amour, le doute, la mémoire et les possibilités infinies de la création augmentée. Ce n’est pas une révolution. C’est une élévation. Une manière nouvelle de faire danser le monde sans trahir l’âme du reggae.
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