Un matin, tu te réveilles, tu te prépares un chocolat chaud fade, tu penses à un caneton que t’aimais bien, à l’effondrement du monde et à ton reflet dans la glace qui a pris un coup dans la gueule. Tu ne sais plus très bien si tu rêves ou si tu as juste perdu le goût de comprendre. Tu mets ton casque. Et là, “Doesn’t Really Matter” de BARON’S te gifle doucement comme une caresse post-apocalyptique.
Le Baron de Vezeline et Freddy Kroegher, duo aussi improbable que parfaitement aligné dans leur folie, débarquent avec un hymne existentiel qui n’en a rien à foutre des hymnes. Ça suinte l’absurde, l’auto-dérision, le sarcasme élégant et la poésie des jours sans soleil. Quelque part entre glam déglingué, spleen burlesque et rock désinvolte, leur dernier single nous entraîne dans une spirale douce-amère où plus rien ne compte – sauf peut-être ce moment précis, cette écoute-là, maintenant.
La voix de Le Baron flotte comme une hallucination sur des arrangements lo-fi volontairement bordéliques, pendant que Freddy, en sorcier sonore passé par les coulisses de Terrenoire, fout un vernis de grandeur sur ce désenchantement théâtral. Et puis il y a le clip, tourné sans IA, sans tricherie, sans effet superflu : du brut, du vrai, du vivant qui meurt aussi, entre bourdons crevés et chats fantômes. Une offrande pour les nostalgiques de l’organique.
Avec “Doesn’t Really Matter”, BARON’S ne cherche ni à convaincre ni à plaire – ils imposent une esthétique de la perte de sens qui sonne comme la seule réponse honnête à notre époque. Tu peux danser dessus ou pleurer dans ton lit : dans les deux cas, c’est réussi.
Leur album Kind and Rough s’annonce comme un carnage sensuel. Et franchement, on n’est pas prêts.
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