On dirait un souvenir qui s’échappe par la fenêtre, emporté par une lumière de fin d’après-midi. Remember Me. Theme n’a pas besoin de mots pour dire ce qu’il a à dire : tout est contenu dans les intervalles, dans le poids et la légèreté de ses notes, dans le vide qu’elles laissent après leur passage. GatiS signe ici bien plus qu’un simple prélude à sa future chanson Remember Me ; il livre une esquisse émotionnelle, un dessin au fusain qui garde encore la poudre de son geste.
On sent dans chaque mesure la minutie d’un artisan qui façonne ses sons comme on polit une pierre rare. Le piano, nu mais habité, avance avec une lenteur volontaire, presque obstinée, pendant que des nappes orchestrales flottent comme une brume en arrière-plan. C’est une musique qui ne cherche pas à séduire immédiatement, mais à s’installer dans la mémoire, à y creuser un sillon. Elle fonctionne comme un lieu : on y entre doucement, on y reste, puis on repart en emportant un parfum qui ne nous lâchera pas.
Ce qui frappe, c’est cette capacité à tenir ensemble la froideur clinique de la précision technique et la chaleur impalpable de l’émotion. GatiS maîtrise les deux comme un funambule qui n’a pas peur du vide. En proposant d’abord cette version instrumentale, il renverse l’attente : plutôt que de nous donner tout de suite le récit, il nous tend la bande-son du rêve, nous laissant libres d’y projeter nos propres images.
Dans Remember Me. Theme, la nostalgie devient matière, presque tangible. On pourrait la toucher si elle ne se dérobait pas à chaque tentative, comme ces visages qu’on revoit dans le sommeil et qu’on oublie au réveil, sauf la sensation qu’ils ont laissée. C’est cette sensation que GatiS capture — et elle, au moins, ne s’efface pas.
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