Certaines chansons n’entrent pas dans une pièce. Elles se glissent à l’intérieur, comme la lumière diffuse d’un matin humide, et avant même qu’on ait compris, elles ont changé la température. Rainy Day, première offrande de hot beige et baegal, a cette manière discrète de s’installer : une pulsation ronde, un groove feutré, une ligne de basse qui se balance comme une silhouette sur un trottoir mouillé.
On pourrait croire à une simple bluette nu-soul, mais ici chaque élément respire la précision et la retenue. La batterie, légère mais sûre d’elle, avance comme si elle savait déjà que le soleil finira par percer. Les claviers, vaporeux, déposent leurs nappes avec la lenteur d’une pluie fine, pendant que les inflexions vocales caressent plus qu’elles ne frappent. Rien n’est démonstratif, tout est insinué — et c’est précisément cette modestie qui donne à Rainy Day son pouvoir d’addiction.
C’est un morceau pensé pour ces heures suspendues où l’on n’a pas encore décidé si la journée sera mélancolique ou radieuse. Le genre de titre qu’on met en fond et qui finit par dicter l’humeur, comme un parfum qu’on ne remarque qu’après qu’il ait imprégné la pièce. On y sent des influences neo-soul et indie R&B, mais filtrées par une esthétique électronique minimaliste, presque tactile.
Pour un premier geste, hot beige et baegal signent un morceau qui ne cherche pas à impressionner par la force, mais par l’élégance d’un détail, la justesse d’une atmosphère. Un Rainy Day qui, ironiquement, donne envie que la pluie dure un peu plus longtemps.
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